Souvenez vous, c'était le 18 décembre 2006...
La campagne électorale pour l'élection présidentielle battait son plein.
Le candidat Sarkozy déclarait alors :
"Je veux, si je suis élu président de la république, que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de
dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine. Mes chers amis, comprenez-le bien : si on n'est plus choqués
quand quelqu'un n'a pas de toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société où vous voulez que vos enfants vivent en paix qui s'en trouvera
remis en cause."
Aujourd'hui, trois années se sont écoulées depuis cette belle promesse. Les choses ont-elles changé ?
Y a t-il moins de personnes vivant dans les rues ? N'y meurt-on plus ?
Je n'en suis pas sûr...
Alors pour rassurer Monsieur Sarkozy, oui, je suis choqué lorsque je vois quelqu'un qui n'a pas de toit. Oui, cela me gène de savoir que certains sont seuls, vivent dans la rue et sont ainsi
exclus du monde dans lequel nous vivons... Oui, ca me gène de savoir que des personnes, des hommes, des femmes, parfois des enfants, sont dans un tel dénuement, qu'ils se contenteraient de manger
ce qu'il y a dans nos poubelles...
Quant à la question de l'équilibre de la société dans laquelle nous souhaitons que nos enfants vivent en paix, j'ai bien peur qu'il soit d'ores et déjà sérieusement remis en cause.
Mon inquiétude est chaque jour renforcée par le constat de l'avènement d'une société du chacun pour soi, avènement célébré chaque matin par l'annonce des cours de la bourse, par la vénération
tous azimuts de l'argent roi, et la négation, ici même en France, de valeurs aussi élémentaires que la fraternité ou le respect l'autre.
Alors vous me direz que c'est sûrement dû à la proximité de Noêl, période propice à un petit coup d'autoculpabilisation... Peut-être... N'empêche qu'on ne m'interdira pas de penser qu'il est
dommage dans un pays comme le nôtre, au 21ème siècle, qu'on soit incapable de remédier à ça...
Alors sur l'initiative d'aminautes, et afin de créer un mouvement ( je n'aime pas le mot "buzz" ) je vais placer durant quelques temps cette belle envolée lyrique de notre cher Président,
histoire de lui rappeler que contrairement au dicton bien connu, les promesses n'engagent pas que ceux qui les écoutent...