8 février 2010
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13:00
Prendre du recul... Ou plutôt, vivre sa vie en retrait, sans s'engager, sans s'impliquer dans sa propre vie ou dans celle des autres... Ne surtout pas prendre le risque de
s'attacher ou de se fixer... En un mot, survoler la vie, et regarder les autres de loin, comme vus du ciel, à la manière d'un simple observateur détaché de tout. In the air...
Ryan Bingham contrôle parfaitement sa vie. Tout est bien réglé. Avec un détachement incomparable, il fait le sale boulot des patrons à leur place. Car Ryan est "Conseil en Transition Professionnelle", entendez licencieur professionnel. Muni d'une carte de crédit Gold, lui ouvrant toutes grandes les portes des aéroports, hôtels, restaurants ou loueurs de voitures, il passe sa vie en voyage, allant de ville en aéroport et de salle d'embarquement en chambre d'hôtel. Il ne possède rien d'autre qu'une petite valise, soigneusement étudiée pour ne pas constituer la moindre entrave. Entre deux licenciements, il donne justement des conférences sur l'art et la manière de ne pas s'encombrer avec des choses inutiles, objets ... ou amis.
Mais ne vous y trompez pas. Ryan n'est pas un salaud. L'ordure, c'est son patron pour qui la crise est une aubaine. Pour Ryan, son job n'est qu'un moyen d'exister et il vend du licenciement comme il vendrait des voitures ou des assurances. Il est exactement comme ces hommes et ces femmes qu'il licencie chaque jour. Il est juste du bon côté du bureau. Pour l'instant.
En fait, son truc à lui, c'est d'accumuler au fil de ses périples suffisamment de miles pour franchir la barre mythique des dix millions de miles et accéder ainsi au Graal de la carte plaquée or qui lui permettra de voyager gratuitement sans aucune limitation... Le nomadisme éternel, le paradis selon Ryan Bingham !
Mais son petit univers bien huilé va être chamboulé par la rencontre de deux femmes.
La première, Alex, il va la croiser un soir, au bar d'un ces hôtels impersonnels. Comme lui, elle passe plus de temps dans les hôtels que chez elle. Et ils vont nouer une étrange relation, ne se voyant que lorsque leurs chemins respectifs les mèneront dans la même ville.
La seconde, Natalie, est une jeune femme fraichement diplômée, qui vient d'intégrer sa société. Et elle compte bien révolutionner les méthodes de travail, notamment en supprimant les déplacements et en licenciant à distance, nouvelles technologies obligent...
Tout en finesse et en douceur, sans brusquerie ni lourdeur, Jason Reitman dénonce le cynisme de notre monde occidental, qui parvient à se donner bonne conscience tout en commettant le pire. L'obscénité des propos du licencieur face à celui dont on met un terme à la vie professionnelle, quand ce n'est pas à sa vie tout court, est, à cet égard absolument fabuleuse.
Tout comme la dichotomie entre les univers personnels et professionnels de nos protagonistes. Ryan, excessivement routinier, au point de n'accepter de louer qu'un seul modèle de voiture, et qui vire ses victimes en insistant sur le bénéfique changement, le "nouveau départ" que cela peut représenter pour elles. Ou Natalie, qui prêche volontiers pour la stabilité affective et les vertus du mariage, tout en utilisant des arguments complètements opposés pour licencier...
Notre Georges Clooney hérite là d'un rôle quasiment sur mesure, utilisant à la fois son immense charme, et surtout sa capacité à l'autodérision. Toujours entre deux sentiments, le spectateur hésite en permanence entre l'affection et le mépris pour cet homme à la solitude pathétique. Vera Farmiga, qui joue rôle d'Alex, est véritablement très séduisante dans son rôle de business woman qui n'oublie pas d'être aussi une femme... Quant à Anna Kendrick (Natalie), elle devra revoir à la baisse son intransigeance toute naturelle lorsqu'elle sera confrontée aux dures réalités du monde professionnel. On retrouve aussi avec plaisir J.K. Simmons, un des nombreux licenciés, qu'on avait vu dans Juno du même réalisateur, mais aussi dans Burn After Reading, en compagnie de George Clooney là aussi.
J'avais beaucoup aimé Juno, j'ai adoré In the air, un film dur et tendre, sucré et amer, toujours à mi-chemin entre le drame et la comédie.
Exactement à l'image de notre monde soi-disant moderne...
Ryan Bingham contrôle parfaitement sa vie. Tout est bien réglé. Avec un détachement incomparable, il fait le sale boulot des patrons à leur place. Car Ryan est "Conseil en Transition Professionnelle", entendez licencieur professionnel. Muni d'une carte de crédit Gold, lui ouvrant toutes grandes les portes des aéroports, hôtels, restaurants ou loueurs de voitures, il passe sa vie en voyage, allant de ville en aéroport et de salle d'embarquement en chambre d'hôtel. Il ne possède rien d'autre qu'une petite valise, soigneusement étudiée pour ne pas constituer la moindre entrave. Entre deux licenciements, il donne justement des conférences sur l'art et la manière de ne pas s'encombrer avec des choses inutiles, objets ... ou amis.
Mais ne vous y trompez pas. Ryan n'est pas un salaud. L'ordure, c'est son patron pour qui la crise est une aubaine. Pour Ryan, son job n'est qu'un moyen d'exister et il vend du licenciement comme il vendrait des voitures ou des assurances. Il est exactement comme ces hommes et ces femmes qu'il licencie chaque jour. Il est juste du bon côté du bureau. Pour l'instant.
En fait, son truc à lui, c'est d'accumuler au fil de ses périples suffisamment de miles pour franchir la barre mythique des dix millions de miles et accéder ainsi au Graal de la carte plaquée or qui lui permettra de voyager gratuitement sans aucune limitation... Le nomadisme éternel, le paradis selon Ryan Bingham !
Mais son petit univers bien huilé va être chamboulé par la rencontre de deux femmes.
La première, Alex, il va la croiser un soir, au bar d'un ces hôtels impersonnels. Comme lui, elle passe plus de temps dans les hôtels que chez elle. Et ils vont nouer une étrange relation, ne se voyant que lorsque leurs chemins respectifs les mèneront dans la même ville.
La seconde, Natalie, est une jeune femme fraichement diplômée, qui vient d'intégrer sa société. Et elle compte bien révolutionner les méthodes de travail, notamment en supprimant les déplacements et en licenciant à distance, nouvelles technologies obligent...
Tout en finesse et en douceur, sans brusquerie ni lourdeur, Jason Reitman dénonce le cynisme de notre monde occidental, qui parvient à se donner bonne conscience tout en commettant le pire. L'obscénité des propos du licencieur face à celui dont on met un terme à la vie professionnelle, quand ce n'est pas à sa vie tout court, est, à cet égard absolument fabuleuse.
Tout comme la dichotomie entre les univers personnels et professionnels de nos protagonistes. Ryan, excessivement routinier, au point de n'accepter de louer qu'un seul modèle de voiture, et qui vire ses victimes en insistant sur le bénéfique changement, le "nouveau départ" que cela peut représenter pour elles. Ou Natalie, qui prêche volontiers pour la stabilité affective et les vertus du mariage, tout en utilisant des arguments complètements opposés pour licencier...
Notre Georges Clooney hérite là d'un rôle quasiment sur mesure, utilisant à la fois son immense charme, et surtout sa capacité à l'autodérision. Toujours entre deux sentiments, le spectateur hésite en permanence entre l'affection et le mépris pour cet homme à la solitude pathétique. Vera Farmiga, qui joue rôle d'Alex, est véritablement très séduisante dans son rôle de business woman qui n'oublie pas d'être aussi une femme... Quant à Anna Kendrick (Natalie), elle devra revoir à la baisse son intransigeance toute naturelle lorsqu'elle sera confrontée aux dures réalités du monde professionnel. On retrouve aussi avec plaisir J.K. Simmons, un des nombreux licenciés, qu'on avait vu dans Juno du même réalisateur, mais aussi dans Burn After Reading, en compagnie de George Clooney là aussi.
J'avais beaucoup aimé Juno, j'ai adoré In the air, un film dur et tendre, sucré et amer, toujours à mi-chemin entre le drame et la comédie.
Exactement à l'image de notre monde soi-disant moderne...
In The air
Un film de Jason Reitman
en ce moment dans les salles et bien sûr, à l'Utopia
