16 mars 2008
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Un petit bijou… Un film très émouvant… Dont le maître mot pourrait être résignation…
Nazneen a 17 ans lorsqu’elle est envoyée à Londres pour épouser un homme qu’elle ne connaît pas. Jusqu’à présent, elle vivait, libre, en famille, avec sa soeur, au Bengladesh. Difficile, pour nous autres occidentaux, de ne pas trouver cela injuste et inhumain… Mais là bas, c'est la tradition.
C'est ainsi qu'elle va se retrouver à Brick Lane, une banlieue de la capitale britannique, avec ses immeubles faits de briques et de tristesse...
Dur contraste avec les rizières bengalis...
Nazneen accepte son sort, en silence. Elle en perd le sourire et courbe l’échine.
"Si Allah avait voulu que l'on s'interroge, il nous aurait faites hommes..."
Heureusement, à défaut d'être beau, son mari n’est pas un mauvais bougre. Bien au contraire. Adorant lire, philosophe à ses heures, écartelé entre deux cultures, il est plutôt tolérant et compréhensif. Même avec sa fille aînée, Shahana, adolescente rebelle qui ne connaît que la culture européenne, et qui a du mal à comprendre la résignation de sa mère.
Il parait, au premier regard, un peu...frustre ( !! ), mais il s’avèrera doué d’une grande sensibilité et d’une clairvoyance non moins prononcée.
Nazneen va peut à peu s’émanciper en travaillant chez elle, et surtout vivre un grand amour, charnel, secret, interdit, mais qui lui rendra le sourire et lui fera redresser les épaules.
En voyant ce film, on se rappelle que les femmes occidentales ont bien de la chance… De pouvoir choisir et aimer sans la contrainte de la tradition et de la religion.
On saisit aussi les difficultés de l’intégration des émigrés indiens en Angleterre, qu'on supposait exemplaire, mais qui, en réalité, sont semblables à celles que peuvent vivre les émigrés dans tout pays. Le tout sur fond d’attentats du 11 septembre, qui précipitent cette communauté dans le racisme et le radicalisme pour certains, et dans la fuite et le retour au pays pour d’autres.
On saisit aussi les difficultés de l’intégration des émigrés indiens en Angleterre, qu'on supposait exemplaire, mais qui, en réalité, sont semblables à celles que peuvent vivre les émigrés dans tout pays. Le tout sur fond d’attentats du 11 septembre, qui précipitent cette communauté dans le racisme et le radicalisme pour certains, et dans la fuite et le retour au pays pour d’autres.
L’histoire d’amour entre Nazneen et Karim est merveilleusement filmée, tout en douceur, en subtilité, à travers des visions d’étoffes colorées, de corps dans la pénombre, de sari qu’on déroule… J'ai adoré cette façon de filmer très délicate, sensuelle et suggestive.
J'espère que Zigobelle et ses parents ont aimé le film, puisque nous avons eu le bonheur de les rencontrer à l'entrée du cinéma... Sans nous concerter, nous avions tous choisi de terminer ce dimanche pluvieux de la même manière !
Et c'était chouette !!!
Rendez vous à Brick Lane
Un film britannique de Sarah Gavron
En ce moment à l'Utopia
Musique : Saints and Sinners - Jocelyn Pook